Romanisches Café



Einladung

zur 17. Sitzung
am 17 – XI - 2012, um 1010h,

im Caffè Greco
der Kunsthalle

in Karlsruhe


zur Lektüre eines Auszuges aus

Michel de Montaignes 'Essais', II, 11

UROGALLUS




Il me semble que la vertu est chose autre, et plus noble,
que les inclinations à la bonté, qui naissent en nous. Les
ames reglées d'elles mesmes et bien nées, elles suyvent
mesme train, et representent en leurs actions, mesme
visage que les vertueuses. Mais la vertu sonne je ne sçay
quoy de plus grand et de plus actif, que de se laisser par
une heureuse complexion doucement et paisiblement
conduire à la suite de la raison. Celuy qui d'une douceur
et facilité naturelle, mespriseroit les offences receuës,
feroit cose tresbelle et digne de loüange : mais celuy qui
picqué et outré jusques au vif d'une d'une offence,
s'armeroit des armes de la raison contre ce furieux
appetit de vengeance, et apres un grand conflict, s'en
rendroit en fin maistre, feroit sans doubte beaucoup
plus. Celuy-là feroit bien, et cestuy-cy vertueusement :
l'une action se pourroit dire bonté, l'autre vertu. Car
il semble que le nom de la vertu presuppose de la
difficulté et du contraste, et qu'elle ne peut s'exercer
sans partie. C'est a l'aventure pourquoy nous nommons
Dieu bon, fort, et liberal, et juste, mais nous ne le
nommons pas vertueux. Ses operations sont toutes
naïfves et sans effort.



Vale!