Romanisches Café |
Einladung zur 37. Sitzung am 12 - I - 2016, um 1111h, in der Crêperie du Roi Gradlon in Brest zur Lektüre des Gedichtes Barbara von Jacques Prévert UROGALLUS |
Barbara Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là Et tu marchais souriante Épanouie ravie ruisselante Sous la pluie Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest Et je t' ai croisée rue de Siam Tu souriais Et moi je souriais de même Rappelle-toi Barbara Toi que je ne connaissais pas Toi qui ne me connaissais pas Rappelle-toi Rappelle-toi quand même ce jour-là N' oublie pas Un homme sous un porche s' abritait Et il a crié ton nom Barbara Et tu as couru vers lui sous la pluie Ruisselante ravie épanouie Et tu t' es jetée dans ses bras Rappelle-toi cela Barbara Et ne m' en veux pas si je te tutoie Je dis tu à tous ceux que j' aime Même si je ne les ai vus qu' une seule fois Je dis tu à tous ceux qui s' aiment Même si je ne les connais pas Rappelle-toi Barbara N' oublie pas Cette pluie sage et heureuse Sur ton visage heureux Sur cette ville heureuse Cette pluie sur la mer Sur l' arsenal Sur le bateau d' Ouessant Oh Barbara Quelle connerie la guerre Qu' es-tu devenue maintenant Sous cette pluie de fer De feu d' acier de sang Et celui qui te serrait dans ses bras Amoureusement Est-it mort disparu ou bien encore vivant Oh Barbara Il pleut sans cesse sur Brest Comme il pleuvait avant Mais ce n' est plus pareil et tout est abîmé C' est une pluie de deuil terrible et désolée Ce n' est même plus l' orage De fer d' acier de sang Tout simplement des nuages Qui crèvent comme des chiens Des chiens qui disparaissent Au fil de l' eau sur Brest Et vont pourrir au loin Au loin très loin de Brest Dont il ne reste rien. |
Vale! |